Tout autant que la mort, le diable et ses associés hantent l'imaginaire populaire. C'est cette familiarité avec les sujets démoniaques que Bruegel met en avant lorsqu'il incorpore le diable de manière anecdotique dans certaines œuvres comme les Proverbes flamands. Il va cependant plus loin en retraçant des univers oniriques où le diable règne en maître.

 

Le jardin des délices, aile droite

            Jérôme Bosch a déjà développé le thème de l'enfer de façon saisissante, avec une fantaisie délirante, dans des tableaux tels que Le Jardin des délices. Mais il a toujours rattaché ce thème à la religion et à une volonté édificatrice (l'enfer est la menace qui pèse sur les hommes orgueilleux et trop attachés aux plaisirs de ce monde).

Triptyque du Jardin des délices, aile droite, Jérôme Bosch, Prado, Madrid

 

Chez Bruegel, certaines oeuvres conservent cet ancrage religieux clair et net comme la Chute des anges rebelles (1562, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 117x162 cm). Cette toile représente Saint Michel et ses acolytes qui chassent du Ciel les anges qui se sont rebellés contre Dieu, Lucifer en tête (voir étude détaillée). Il s'agit d'une illustration du XIIe chapitre de l'Apocalypse (XII, 3-9).


La Dulle Griet En revanche, dans d'autres toiles, le message religieux devient extrêmement diffus et s'efface un peu devant une recherche de la seule fantaisie. C'est le cas de la Dulle Griet ou Margot l'enragée (voir étude détaillée), qui peut être comprise comme une très libre interprétation du Chapitre IX de l'Apocalypse.

La Dulle Griet, 1562, Anvers, Museum Mayer von den Bergh, 117,4x162 cm

            

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