Introduction

1 - La composition

2 - Le cadre du massacre

3 - Les soldats et le contexte historico-politique

4 - Les victimes

 

 

3 - Les soldats et le contexte historico-politique

 

 

Bruegel peint cette toile alors que Philippe II d'Espagne avait envoyé en Flandres son capitaine général, le duc d'Albe. Celui-ci devait rétablir l'ordre après des révoltes protestantes. Il se rendit célèbre par sa brutalité, condamnant à mort plusieurs milliers de personnes. L'emploi de la force ne lui fut guère profitable, puisqu'il provoqua une guerre de 80 ans qui s'acheva par la constitution de deux blocs aux convictions religieuses divergentes, les Pays-Bas et la Belgique.



Bruegel utilise le thème du massacre des innocents pour représenter les méfaits de troupes espagnoles. Le message est sans ambiguïté. Les soldats en armure qui perpétuent le massacre sont espagnols. La plupart des soldats qui se chargent de tuer les enfants sont à pied. Ils courent après les fuyards, l'épée à la main ou achèvent les enfants jetés sur le sol à coup de lance. Parmi eux, on repère un soldat à la culotte coloré (rose, verte et jaune). Ses camarades portent généralement des vêtements sombres, plus discrets.

 

 

Des cavaliers encadrent le massacre. Leur nationalité, identifiable à leur façon de tenir leur lance à la verticale, ne fait pas de doute. Les cavaliers vêtus de tuniques rouges barrent une issue tandis que le groupe du fond en bloque une autre. Certains d'entre eux prennent part au massacre, comme celui qui tire son épée pour empêcher une fuyarde de se soustraire à la règle commune (en bas, à gauche).

 

 

D'autres se contentent de donner des ordres ou d'écouter, indifférents, les suppliques que leur adressent les villageois. Ces cavaliers sont apparemment supérieurs aux cavaliers en armure (riches vêtements, chapeaux à plume, chevaux à la queue tressée).

 

 

Groupés au fond, ces derniers sont resserrés autour d'un personnage vêtu de noir, à cheval lui aussi, et portant une barbe blanche.

 

Il s'agit probablement du duc d'Albe.
C'est bien une critique politique que Bruegel veut exprimer par le traitement de ce thème biblique.

 

 

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