Introduction

1 - La composition

2 - L'architecture de la tour

3 - Le chantier

4 - La ville et le port

5 - Les interprétations

6 - La "petite tour"

 

 

6 - La "petite tour"

 

 

La "petite tour", conservée à Rotterdam, diffère de la grande par bien des aspects. La composition est resserrée autour de la tour. Celle-ci est cette fois au premier plan. La ligne d'horizon étant plus basse, l'édifice se détache mieux et paraît plus haut.
Les tons utilisés sont beaucoup plus chauds. Excepté le bleu de la mer et un peu de vert à l'arrière plan gauche, la couleur dominante est un dégradé de rouge qui imprègne même le ciel. L'ensemble est plus sombre : l'orage gronde.



Plusieurs éléments ont été supprimés. Nemrod a disparu. Il ne subsiste donc aucun rappel de l'origine biblique et orientale du mythe. La ville est remplacée par quelques baraques éparpillée dans les champs.

 

 

Le port, toujours empli d'une multitude de navires, est cependant moins visible à cause du nuage qui le surplombe et le plonge dans l'ombre.

 

 

Un élément a, en revanche, été rajouté. C'est la procession qui entoure un baldaquin rouge, dans l'étage de la tour qui se situe au niveau de la ligne d'horizon. Presque invisible, ce détail réoriente l'interprétation de la toile vers les querelles religieuses. En effet, de tels baldaquins étaient employés par l'Église catholique.

 

Bruegel critique ici le luxe d'une Église qui se tourne plus vers les richesses et les constructions grandioses que vers son Dieu.

 

 

L'aspect de la tour elle-même est différent. Si la base est plus vaste, elle semble également moins solide. Dès les premiers étages, les contreforts paraissent excessivement légers. La construction intérieur, qu'on entrevoit au sommet, semble plus anarchique et absurde encore que dans la première toile.

 

 

Le souci du détail est en revanche constant. Là encore, on voit de multiples roues et échafaudages. La tour est marquée de traînées rouges et blanches, qui correspondent aux trajectoires de la brique et de la craie, hissées vers le sommet).

 

En conclusion, cette version paraît plus sombre et plus inquiétante que la précédente. Le poids des querelles religieuses menace le développement des progrès.

 

 

 

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