Introduction

1 - La composition

2 - L'indifférence laborieuse

3 - Le paysage

4 - Les interprétations

5 - La comparaison avec la tour de Babel

 

 

2 - L'indifférence laborieuse

 

Les personnages n'ont aucune relation les uns avec les autres. Le pêcheur est penché sur l'eau, le laboureur a les yeux rivés sur son sillon. Le berger regarde le ciel, d'où vient de tomber Icare. Chacun s'occupe de sa tâche et personne ne semble voir le noyé.
Bruegel représente trois activités liées à l'exploitation des ressources naturelles : la culture, l'élevage et la pêche.

 

Le laboureur, avec sa chemise rouge et sa tunique bleue, apparaît en premier plan. Il guide le soc traîné par son cheval et a déjà tracé plusieurs sillons. Un proverbe précise : "Aucun laboureur ne s'arrête pour la mort d'un homme".

 

Le pêcheur et le berger sont sur le même plan, mais l'un est assis au bord de l'eau, en bas à droite, tandis que l'autre est debout, sur un promontoire, et occupe une position plus centrale. Il est entouré de ces moutons.

 

Ses trois personnages sont bien plus grands qu'Icare, presque invisible dans les flots sombres. Seul le pêcheur semble susceptible de pouvoir lui porter secours, mais il n'en fait rien, car il est occupé, comme les autres, à une tâche importante, qui ne peut être interrompue pour sauver un fou. Comme l'analyse Anne Philippe ( Le temps d'un soupir) : "Le vol d'Icare de Bruegel, plein de soleil, est l'expression même de la solitude, non pas de l'égoïsme, mais de l'indifférence qui isole les hommes les uns des autres. (...) Icare meurt, non pas abandonné mais ignoré."

 

 

 

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